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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/247

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bastiat

« …… Il n’y a donc, entre la conduite d’Ariste et celle de Mondor, qu’une différence. La dé- pense de Mondor étant directement accomplie par lui, on la voit. Celle d’Ariste s’exécutant en partie par des intermédiaires et au loin, on ne la voit pas… Dans les deux cas, les écus circulent… Il n’en reste pas plus dans le coffre-fort du sage que dans celui du dissipateur, »

Sans doute les écus circulent, mais à quelle condition ? Les usuriers aussi font circuler leurs espèces. Mais elle coûte cher, cette circulation.

Bastiat continue : « Il est donc faux de dire que l’épargne fait un tort actuel à l’industrie. Sous ce rapport, elle est tout aussi bienfesante que le luxe. »

Mensonge. Le luxe n’est pas bienfesant, au contraire. Mais il est moins malfesant que l’épargne. Du moins, il restitue le numéraire à l’échange, sans prime et au pair.

« …… Sous le rapport moral, la supériorité de l’épargne sur le luxe est incontestable. Il est consolant de penser qu’il en est de même, sous le rapport économique, pour quiconque, ne s’arrêtant pas aux effets immédiats des phénomènes, sait pousser ses investigations jusqu’à leurs effets définitifs. »

Il y a sur cette thèse une flagellation d’importance à administrer aux économistes. Cette page de Bastiat est un chef-d’œuvre d’hypocrisie, de