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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/260

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critique sociale

« En tout, trois propriétés, » continue l’auteur, page 336, « la propriété : 1o de la personne, 2o des fruits du travail, et 3o des résultats de l’épargne ou capital : lesquelles se résument en deux : la propriété personnelle et la propriété mobilière, qui n’est pour l’homme libre qu’une manière de jouir de la propriété personnelle, ou plutôt, c’est la propriété personnelle elle-même, considérée dans les rapports qu’elle a nécessairement avec les choses propres à nos jouissances. »

Voilà une série de transformations à la manière algébrique qui ne laisse pas d’être pittoresque et surtout légitime. On arrive ainsi, par éliminations successives, à cette équation finale : la propriété personnelle, c’est la propriété d’autrui.

« La propriété du travail et du capital est donc légitime », continue l’auteur, « et, au point de vue de la justice, elle doit être garantie. »

« La propriété du travail et du capital ! » Étrange accouplement ! La propriété du travail est la négation de la propriété du capital, et la propriété du capital est la négation de la propriété du travail.

Ces deux prétendues légitimités sont exacte- ment la négation l’une de l’autre, Il faut choisir entre les deux.

« Cette double propriété », poursuit l’auteur, doit être garantie par une autre raison fonda-