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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/284

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critique sociale

mouvement unanime (dans les classes dominantes, veut dire évidemment l’auteur) vers les idées de justice, d’égalité, etc.

Qui s’en serait douté ? Ce n’est pas ce brave Moniteur qui dit vingt lignes plus haut : « Pendant les dernières années de la monarchie de Juillet, les préoccupations exclusivement politiques et parlementaires faisaient perdre de vue les questions sociales, On cherchait à s’en dissimuler l’importance. On ajournait, on éludait. La révolution de Février a montré l’erreur et fait cesser l’illusion. Les questions sociales ont repris leur rang. »

Voilà un démenti assez net au pieux mensonge du citoyen comte Armand de Melun. C’est fort mal. La révélation extraordinaire du noble représentant de la chouannerie méritait plus d’égards. Le Moniteur a tort. — L’assurance avec laquelle le gentilhomme parle de l’avenir est vraiment curieuse. Est-ce aveuglement ou tactique ? diplomatie ou béotisme ? À lire ces naïves prédictions, il est clair que l’auteur regarde ou feint de regarder son parti comme maître de la situation et arbitre suprême des destinées de la France, Le peuple est désormais à la merci de l’égoïsme et de la cupidité qui en feront à leur tête, sans crainte de la contradiction ni du châtiment. Les masses se débattront dans leur misère, tandis que les riches, sous prétexte et en