Aller au contenu

Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
271
sur divers ouvrages d'économie sociale

haine du socialisme, se renfermeront dans leur insensibilité in sæcula sæculorum, sans le moindre danger de correction. Ah ! tu fais du socialisme ! Eh ! bien, tu n’auras pas un rouge liard. Tu crèveras de faim et je me draperai dans mon ressentiment. C’est ce qu’il faudra voir.

M. Jules Lebastier est moins grand seigneur et plus économiste. Suivant lui, la misère, à un certain degré d’extension, est le résultat d’un ordre social vicieux ou de la violation de-certaines lois économiques. Diable ! que M. Lebastier y prenne garde ! Sa proposition sent terriblement le fagot, c’est-à-dire le socialisme. La conséquence surtout est un axiome d’enfer. « Cette misère », dit-il, « ainsi considérée, se soustrait à la responsabilité de l’individu, et rentre sous la responsabilité de la société. »

Le socialisme n’a jamais dit plus ni autrement. L’auteur a beau distinguer ensuite entre les deux sources de la misère, la source personnelle et la source sociale, les vices de l’individu et les vices de l’organisation politique, il a beau rejeter sur le patient la responsabilité des malheurs nés de sa faute et n’inscrire au débet de la société que les infortunes créées par son imperfection, ce triage ne sauve rien. Que la société soit coupable entièrement ou à demi, que son bilan soit plus ou moins chargé, la part qui lui revient dans les souffrances du travailleur est une sentence de