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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/286

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critique sociale

condamnation. L’argument embarrasse l’auteur en quête de moyens d’assistance. « On se trouve placé, dit-il, entre le danger d’une action insuffisante et les folies du droit au travail et des théories socialistes. »

Sur ce, il fait l’histoire critique de la loi des pauvres en Angleterre, et il arrive à cette conclusion d’une logique étrange, que le secours donné, sous forme de travail, à l’homme privé de moyens, n’est qu’un prêt, une avance constituant une dette envers la société, et restituable. Mais si c’est la société qui, par sa mauvaise organisation, a privé l’individu de moyens d’existence, elle ne fait elle-même que payer une dette, en rendant ce qu’elle avait ôté. La restitution n’est que l’acquittement d’une dette et ne peut pas devenir le titre d’une créance, à moins d’ériger en principe la spoliation et l’esclavage.

MM. Saint-Genest et Rollet tracent l’historique et l’exposé de toutes les institutions de secours. Ils font appel au dévouement sous peine de socialisme, Ils sont tous très drôles avec leurs dévouements et leurs charités. La misère des masses vient de la richesse des privilégiés. C’est le prélèvement de la rente sous toutes ses formes, la dîme énorme frappée sur les travailleurs au profit des oisifs, qui ruine et dévore le peuple. Tous les médecins, en quête de remèdes sociaux, posent le problème dans ces termes insolubles :