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l'usure

épargner, les vautours, comme vous les appelez, devraient s’entrenuire, en ne s’achetant pas leurs marchandises. Cependant ils n’en font pas moins leur petite pelote.

Lazare. — Oui, sans doute, il s’entrenuisent. Ils s’arrachent ainsi mutuellement quelques plumes, Mais ils se rattrapent tous ensemble sur les pigeons qui forment l’immense majorité et sont plumés à fond. Ah ! s’il n’y avait que des vautours, ce serait pain bénit, et je donnerais gros pour les voir se faire, l’un à l’autre, avec becs et ongles, leur toilette d’enterrement.

Quant à vous, père Gobseck, vous feignez de ne pas comprendre, et vous comprenez fort bien. Car la chose est plus claire que le jour. Vous avez payé cinq francs la pièce que je suis forcé de vous rembourser cinq francs vingt-cinq centimes,

Gobseck. — À la fin de l’année… Vous avez douze mois pour en tirer parti.

Lazare. — Comme vous, n’est-ce pas ? En la prêtant à intérêt. Mais ce serait une filouterie. Je n’en ferais, moi, qu’un seul usage, l’usage légitime, l’achat au pair de matières premières, de provisions ou d’outils pour fabriquer mes meubles. En vous la rendant avec la prime, je perds un vingtième.

Gobseck. — Possible. Mais à l’aide de ma pièce, vous aurez créé un produit qui se vendra