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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/64

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critique sociale

capital tenait lui-même la lancette. C’est plus sûr, Tous les grands hommes classiques, Scipion, Pompée, Lucullus, Caton. Brutus, Cassius, etc. préteurs sur gages, pressureurs impitoyables , réduisent la multitude au désespoir, et le césarisme fonde son avènement sur la haine universelle soulevée par leurs déprédations.

César n’avait pas seulement pour lui, comme on le croit trop, la populace du Cirque et du Sportule. Pompée, dans son orgueil de grand seigneur, S’était écrié : « Je n’ai qu’à frapper du pied le solde l’Italie, il en sortira des légions. » À la nouvelle du passage du Rubicon, on lui dit : « Voici le moment »… Pompée alors lève le pied,… et s’enfuit à Brindes avec le Sénat, pour mettre la mer entre eux et l’envahisseur. L’Italie en masse s’était déclarée pour César.

Que gagna la société romaine à cette révolution ? La fin des pillages proconsulaires, mais à quel prix ! l’avilissement, le marasme, la putréfaction. Le sabre n’était plus aux mains des usuriers, l’usure régnait toujours. À ces deux fléaux s’en était joint un troisième, le Christianisme, enfant de Moloch et de la race sémite, Tous ensemble, ils engloutirent le vieux monde.

Un autre est sorti de ses ruines, et, traversant les pestes de son berceau, a remonté peu à peu les pentes de la civilisation. Aujourd’hui le revirement est complet, L’usure a changé de camp.