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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/98

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critique sociale

Mais qu’est-ce qu’un simple polisson sur d’illustres coccys ! Une babiole en vérité. Ces dames s’avisent tout à coup qu’elles ne tiennent pas assez de place dans le monde, « À bas les croupions ! vivent les crinolines ! » Et soudain, l’univers civilisé se change en manufacture de cloches ambulantes.

Pourquoi le sexe charmant a-t-il oublié les garnitures de clochettes ? Les mules avaient pris l’initiative. Ce n’est pas tout de tenir de la place. il faut faire du bruit ici-bas, et la langue a quelque-fois besoin de repos. Le quartier Bréda et le faubourg Saint-Germain sont rivaux en piété, aussi bien qu’en plâtrures et en chignons. Que ne prennent-ils modèle sur l’Église ! À vêpres, l’orgue et le clergé débitent alternativement un verset des psaumes. Les belles dames et leurs clochettes pourraient se relayer à cet exemple, paroles et tintins reprenant tour à tour la suite de la conversation.

Quel encouragement d’ailleurs pour le commerce des sonnettes ! La démagogie, suivant son habitude, lui fait beaucoup de tort. Elle en ferait encore bien davantage à la poudre de riz. On frémit en songeant qu’une révolution frapperait de mort une si admirable industrie, source de bien-être pour des milliers de familles. Ce n’est pas, au moins, que le beau monde lui garantisse la vie éternelle. Plus souvent ! Un de ces quatre matins,