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gardes, et trop bien retranchés, pour qu’il fût prudent de les attaquer.

M. Pouchot ne fut averti qu’il allait être assiégé, que par la vue des Anglais, qui parurent devant son fort, le 6 juillet. Dès le soir, il reçut du général Prideaux la sommation de se rendre. Il lui fit réponse que sa garnison était brave, que sa place était forte, et qu’il se flattait de mériter l’estime des Anglais, par la défense qu’il y ferait. Il dépêcha aussitôt des courriers à M. d’Aubry et à M. de Lignery, qui commandaient à l’Ouest, pour leur mander de le venir joindre, avec autant d’hommes qu’ils pourraient.

Sur la réponse du commandant de Niagara, les Anglais mirent le siège devant cette forteresse, et le poussèrent avec vigueur et habileté ; mais la défense ne fut ni moins vigoureuse, ni moins habile. Le 21, Prideaux fut tué, et remplacé, dans le commandement, par sir William Johnson. Le lendemain, M. Pouchot reçut une lettre de M. d’Aubry, lui annonçant qu’il arrivait, avec 1,500 hommes, Français et Sauvages, et qu’il se proposait d’attaquer les Anglais, dans l’espoir de leur faire lever le siège de son fort.

Le combat se donna, en effet, le 23 ; les Français commencèrent l’attaque, à leur ordinaire, avec beaucoup d’impétuosité ; mais soit que leur commandant se fut laissé envelopper par des forces supérieures, comme il est dit, dans les mémoires du chevalier de Levis ; soit qu’il eut été abandonné de ses Sauvages, comme le porte une autre relation, au bout d’une heure, ils se trouvèrent hors d’état de résister. Tous les officiers, au nombre de dix-sept, y compris M. d’Aubry, M. de Lignery, et M. Marin, et