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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/325

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presque tous les Français, ou Canadiens, qui n’avaient pas été tués, furent faits prisonniers.

Le lendemain, Johnson envoya un trompette au commandant français, avec une liste des dix-sept officiers faits prisonniers, pour le convaincre de l’inutilité d’une défense prolongée. M. Pouchot se montra persuadé de cette vérité, et il fut signé une capitulation, en vertu de laquelle la garnison de Niagara, forte de six cents hommes, sortit avec les honneurs de la guerre, pour être ensuite embarquée sur le lac Ontario, et conduite à New-York. Les femmes et les enfans furent envoyés à Montréal.

La défaite du corps d’Aubry, et la reddition du fort de Niagara firent une vive sensation dans la colonie, d’autant plus que la communication avec le Détroit se trouvait coupée, et qu’il devenait nécessaire d’évacuer plusieurs autres postes. On fut persuadé que les Anglais se présenteraient incessamment aux Rapides, d’où M. de la Corne avait écrit qu’il était hors d’état de résister, et qu’il serait contraint de se retirer, à l’approche de l’ennemi.

Le général Amherst arriva, en effet, au commencement d’août, à Carillon, qu’il trouva abandonné et détruit, en conséquence de l’ordre qu’avait reçu M.  d’Hebecourt, qui y commandait, de se retirer, à l’approche de forces supérieures. M. d’Hebecourt se retira d’abord à la Pointe à la Chevelure, où il fit sauter le fort Saint-Frédéric, et ensuite à l’Île aux Noix, où M. de Bourlamaque avait élevé des retranchemens, et commandait une garnison de 3,260 hommes. Ayant appris que le fort Saint-Frédéric avait aussi été abandonné, Amherst s’y rendit, avec son armée, forte