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Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome I.djvu/120

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LA FEMME DU DOCTEUR.

— Alors nous essayerons d’arranger cela, Jeff. Nous devons prendre le thé à Hurstonleigh ; et nous partirons de là, je suppose, à la nuit tombante… entre sept et huit heures, je pense. Vous pourriez prendre le poney jusqu’à Waverly où vous trouverez Brown Molly que vous amèneriez à Hurstonleigh. Vous vous arrêteriez au cabaret — il y a un cabaret, vous savez, bien que ce soit un village modèle — jusqu’à ce que je sois prêt au retour. Vous laisseriez les chevaux à l’auberge et vous vous promèneriez dans le village, ce qui ferait que vous nous rencontreriez infailliblement.

— C’est cela, c’est cela, Master George, je ferai comme vous venez de dire.

George était donc à son poste un quart d’heure avant l’arrivée de la voiture. Il était là pour ouvrir la portière et donner la main à Isabel pour l’aider à descendre. Il sentit le léger attouchement de ses doigts sur son bras, et trembla et rougit comme une fille devant le regard indifférent de ces grands yeux noirs. Personne ne remarqua son embarras. M. Raymond et son neveu étaient occupés au transbordement des paniers qu’on avait nichés sous les banquettes, et les enfants absorbés à suivre du regard l’occupation de leurs aînés, car, pour eux, tout le plaisir du déjeuner champêtre était enfermé dans ces paniers.

Il y avait au pavillon un jeune garçon tout prêt à transporter les paniers à l’endroit désigné par M. Raymond : les choses s’arrangèrent donc promptement. Le cocher reçut ses instructions pour le voyage en sens inverse, et partit pour Hurstonleigh pour se reposer et faire rafraîchir son cheval. Le jeune garçon marcha en tête de la petite troupe, les bras passés dans les anses des paniers ; et dans le moment de tumulte