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Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome I.djvu/277

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LA FEMME DU DOCTEUR

où je me tenais, et dit : « — Je n’ai pas de rancune contre les membres du jury, non plus que contre le juge, bien que sa sentence ne soit pas légère ; mais lorsqu’un dandy désœuvré se mêle de choses qui ne le regardent pas, il mérite d’être sévèrement échaudé. Si je sors vivant de prison, je vous tuerai ! » Il me menaça du poing en disant ces mots. Ces paroles n’avaient pas grande signification par elles-mêmes, mais le ton dont elles furent dites contenait beaucoup de choses. Il voulut dire encore quelques mots, mais les gardiens le saisirent et l’entraînèrent furieux et blasphémant, et le visage d’une pâleur livide. Je ne l’ai pas revu, mais s’il sort vivant de prison, je suis persuadé qu’il tiendra sa promesse.

— Izzie ! — s’écria tout à coup George, — qu’est-ce que tu as ?

Tout l’effet de l’histoire de Lansdell fut perdu, car en ce moment Isabel chancela et tomba sur le gazon. Les poissons rouges s’enfuirent effrayés au moment où le docteur plongea brusquement son chapeau dans le bassin. Il jeta de l’eau au visage de sa femme qui rouvrit enfin les yeux très-lentement et qui regarda autour d’elle.

— A-t-il dit… — demanda-t-elle, — a-t-il dit qu’il tuerait… ?

CHAPITRE XVII.

PREMIER AVERTISSEMENT.

Mme Gilbert se remit promptement de son évanouissement. Elle avait été effrayée par l’histoire de