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LES OISEAUX DE PROIE

lentin que son sort fût fixé ; mais elle lui écrivit aussitôt qu’elle fut établie à La Pelouse et lui fit part de son changement de situation.

« Je pense que papa ferait mieux de me laisser aller le voir à son logement, quel qu’il soit, » écrivit-elle, « car il serait préférable que M. Sheldon ne le vît pas. Personne ici ne connaît précisément mon histoire, et comme il est possible que M. Sheldon ait eu occasion de rencontrer mon père quelque part, il vaudrait mieux qu’il ne vînt pas ici. Je ne puis moi-même dire cela à mon père ; mais peut-être que, sans le blesser, vous pouvez le lui suggérer. Vous voyez que j’ai fait des progrès dans l’art de me conduire, que je suis devenue plus sage, et que j’apprends à avoir soin de mes intérêts, comme vous me l’avez conseillé. Je ne sais si cela peut contribuer au bonheur, mais je ne crois pas que cela puisse nuire… considérablement. »

Mlle Paget ne pouvait s’empêcher de plaisanter lorsqu’elle écrivait à son ancien camarade. Il ne répondait jamais et ne semblait même pas s’en apercevoir. Ses lettres étaient simples et fraternelles.

« Mes jugements bons ou mauvais lui sont indifférents, » pensait amèrement Diana.

Le mois d’août approchait de sa fin lorsque le capitaine et son protégé arrivèrent à Londres. Valentin insinua qu’il serait sage d’éviter de compromettre Diana dans sa nouvelle situation en cherchant à renouer leurs rapports passés ; mais Horatio ne pouvait admettre une chose pareille. Ses plus brillants succès dans sa carrière aventureuse avaient eu pour point de départ des rapports accidentels avec des gens comme il faut. Or, un