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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome I.djvu/226

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LES OISEAUX DE PROIE

dont la voix eût tremblé en prononçant son nom.

On fit quelques allusions au départ de Valentin pendant le dîner, et Sheldon en exprima quelque surprise.

« Il va quitter Londres ? dit-il.

— Oui, papa, répondit Charlotte. Il va bien loin en province… à cent cinquante milles, nous a-t-il dit.

— Il ne vous a point dit où il allait ?

— Non ; il semblait désirer ne pas le dire, il a seulement dit que c’était à cent cinquante mille d’ici. »


CHAPITRE IX

SHELDON AUX AGUETS

Sheldon eut l’occasion de voir le capitaine le lendemain de bonne heure et lui fit toutes sortes de questions sur son protégé. Il avait trouvé en Valentin un très-utile auxiliaire, et pour quelques affaires embrouillées et louches il comptait sur lui. Son brusque départ le contraria.

« Le jeune Haukehurst aurait dû me prévenir de son absence, dit-il. Quel diable l’a poussé à partir si vite ?

— Il est allé voir une vieille tante mystérieuse à Dorking. Il paraît en espérer quelque argent, répondit négligemment le capitaine. Si vous avez besoin de lui, je pense que je pourrai le remplacer.

— Très-probablement. Mais comment se fait-il qu’il ait une tante à Dorking ? Il me semble lui avoir entendu dire qu’il n’avait ni parents, ni amis dans ce monde, excepté vous.