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LES OISEAUX DE PROIE

le barreau pour un de mes fils aînés… l’Église est tellement encombrée aujourd’hui… Pour revenir à notre affaire, comme j’allais vous le dire lorsque mon fils John nous a interrompus, bien que j’aie entendu beaucoup de bavardages sur les Haygarth, je crains de ne pouvoir vous donner que fort peu de renseignements intéressants. Ils sont restés à Dewsdale un peu plus de vingt ans. Matthieu Haygarth s’est marié dans notre église ; son fils John y a été baptisé, et lui-même est enterré dans le cimetière. C’est à peu près tout ce que je puis vous dire de positif, et vous remarquerez peut-être que les registres de la sacristie vous en auraient appris tout autant.

« Après avoir pressé de questions le bon vieux recteur, et ne pouvant en rien tirer de plus que les informations précédentes, je lui ai demandé la permission de visiter la maison.

« Les vieux meubles et les vieux tableaux peuvent quelquefois suggérer des idées, dis-je, et pendant que nous visiterons la maison, il vous reviendra peut-être à la mémoire quelque particularité touchant les Haygarth. »

« M. Wendover consentit. Il était évidemment désireux de m’obliger et avait accepté avec une parfaite bonne foi mes explications sur l’objet de ma visite. Il me conduisit de chambre en chambre, attendant avec patience pendant que je scrutais les panneaux boisés et que je restais en contemplation devant les vieux meubles décrépits. J’étais résolu à exécuter à la lettre les instructions de Sheldon, bien que j’eusse peu d’espoir de faire quelque découverte mélodramatique, sous forme de documents cachés dans un vieux secrétaire ou moisissant derrière les cloisons.