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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome I.djvu/252

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LES OISEAUX DE PROIE

me retirer, pas plus avancé que je ne l’étais en entrant. Le recteur m’offrit alors très-poliment de me montrer l’intérieur de l’église ; et, pensant que je ferais bien de prendre copie des mentions inscrites sur les registres de la paroisse et relatives aux Haygarth, j’acceptai. Il envoya aussitôt une servante pour prévenir son clerc afin que ce fonctionnaire pût assister à l’examen des registres. Lorsque la fille fut partie, son maître me fit traverser le jardin qui a une porte donnant sur le cimetière.

« C’est bien le plus pittoresque cimetière que l’on puisse voir avec ses ombreux sapins et ses grands cèdres. Nous marchions très-lentement entre les pierres croulantes des vieilles tombes. M. Wendover me conduisit à travers un petit labyrinthe de modestes tombeaux jusqu’à une haute et épaisse grille en fer, entourant un espace carré, dans le milieu duquel se dresse un monument tout en pierre ; une petite porte ouvre sur un escalier de quelques marches qui conduit à l’entrée d’un caveau : l’ensemble est lourd, prétentieux, et révèle la puissance de l’or mêlée à une inspiration artistique médiocre.

« Ce caveau est celui des familles Caulfield et Haygarth.

« — Je vous ai mené voir ce tombeau, dit le recteur en posant la main sur la grille rouillée, parce qu’il y a une histoire romanesque qui s’y rapporte…, une histoire qui, du reste, concerne Matthieu Haygarth. Je n’y avais pas pensé pendant que nous parlions de lui tout à l’heure ; mais elle m’est revenue à la mémoire lorsque nous traversions le jardin. Il n’est pas probable qu’elle ait aucun rapport avec l’objet de vos recherches. Je vais vous la dire tout de même comme une page