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LES OISEAUX DE PROIE

de la chambre du malade ; il les fixa, les considéra quelques minutes.

« Pauvre Tom ! se dit-il à lui-même avec un soupir. Pauvre Tom ! nous avons été bons amis autrefois, et nous avons passé ensemble de bien douces soirées. Pauvre Tom ! »

Philippe resta une partie de la nuit à travailler, comme il l’avait fait plusieurs fois les nuits précédentes. Lorsqu’il eut fini, un peu avant minuit, il monta à la chambre commune, au salon, comme on l’appelait par courtoisie. Les domestiques étaient couchés, car il n’y avait pas de veille régulière établie auprès du malade. Mme Halliday reposait sur un sofa, dans la chambre de son mari, et Nancy couchait dans un cabinet à côté, toujours prête à répondre au moindre mot, au moindre bruit.

Un silence complet régnait dans la maison en ce moment. Philippe se promenait dans le salon, réfléchissant. Au bout de quelque temps, il s’arrêta devant le foyer et se mit à regarder les lettres qui avaient été déposées sur le marbre de la cheminée. Les lettres adressées à Halliday lui étaient envoyées du comté d’York, Philippe les prit l’une après l’autre. Toutes paraissaient être des lettres d’affaires ; pour la plupart elles portaient des timbres de province, mais l’une d’elles avait été primitivement mise à la poste à Londres, le timbre l’indiquait. Sheldon l’examina avec une attention particulière.

C’était une grande lettre, ayant l’aspect d’un document officiel, sur laquelle, à travers l’enveloppe qui la recouvrait, on apercevait le signe distinctif et le titre de l’Alliance, compagnie d’assurances sur la vie.