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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome I.djvu/60

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LES OISEAUX DE PROIE

« Je suis curieux de savoir si cette affaire est en règle, pensa Sheldon pendant qu’il tournait machinalement la lettre entre ses doigts. Je ferais peut-être bien de m’en assurer. Le timbre de la poste de Londres date déjà de trois semaines. »

Il resta quelques moments indécis, puis il alla à l’armoire où l’on mettait le bois, la théière, les tasses, les bouilloires, d’autres objets. Il y prit une petite théière en métal dont il se servait lorsqu’il voulait offrir un grog à un ami. Après y avoir versé un peu d’eau, il la posa sur le feu, devant lequel il s’assit et se mit à le raviver. L’eau ne tarda pas à bouillir et Sheldon, ayant trouvé une tasse qu’il plaça sur la table, y versa le contenu de la théière. Il mit sur cette tasse la lettre de la compagnie d’assurances avec la partie collée en dessous ; puis il recommença à se promener dans la chambre. Sa promenade dura dix minutes à peu près. Il revint vers la table, prit la lettre ; l’enveloppe céda, s’ouvrit facilement, et Sheldon put à son aise examiner l’affaire de son ami.

La lettre de la compagnie l’Alliance était un simple avertissement. Elle informait le destinataire que le semestre de l’annuité à payer pour une assurance de trois mille livres, sur la vie de Thomas Halliday, arrivait à échéance à un jour indiqué, après lequel il y aurait vingt et un jours de grâce ; que, faute de paiement de l’annuité avant l’expiration de ce délai, la police d’assurance se trouverait annulée.

Les lettres pour Halliday étaient arrivées en retard pendant les quinze derniers jours. Celles venant du comté d’York étaient adressées à la ferme d’Hiley, d’où elles avaient été envoyées par le nouveau propriétaire à la mère de Georgy à Barlingford. Celle-ci les avait gar-