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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome I.djvu/61

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LES OISEAUX DE PROIE

dées pendant plus de huit jours, espérant toujours le retour prochain de son gendre. Ce fut seulement lorsque Georgy lui annonça la maladie de son mari et l’impossibilité où il était de se mettre en route qu’elle se décida à lui retourner sa correspondance.

C’est ainsi que les vingt et un jours de délai de grâce n’avaient plus que vingt-quatre heures à courir lorsque Philippe ouvrit la lettre de son ami.

« Ceci est sérieux, murmurait-il, tandis qu’il réfléchissait debout, la lettre décachetée dans les mains. Il y a trois mille livres qui dépendent du pouvoir que cet homme aura ou n’aura pas de remplir un chèque. »

Après quelques minutes de réflexion, il plia la lettre et la recacheta avec le plus grand soin.

« Il ne serait pas bon de l’ennuyer de cela ce soir, pensa-t-il, et, quoi qu’il puisse en résulter, il faut attendre jusqu’à demain matin. »


CHAPITRE VI

LES INCERTITUDES DE M. BURKHAM

Le jour suivant se leva gris, pâle et froid, comme bien des jours de printemps, et dès l’aube Nancy entra dans la chambre du malade. Il était encore plus défait et plus abattu que la veille.

Mme Halliday se réveilla en sursaut ; elle avait eu un sommeil pénible, agité.

« Qu’y a-t-il, Nancy ? » demanda-t-elle presque avec un cri d’effroi.