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LES OISEAUX DE PROIE

— Ne prenez pas garde à cela, madame Georgy, faites venir un autre médecin, voilà tout ; mais voyez-le au plus vite. M. Sheldon ne dort jamais beaucoup, je vais aller à sa chambre et lui dire que vous avez résolu d’avoir un nouvel avis sur l’état de votre mari, mais pour cela il faut que vous me souteniez.

— Oh ! je le ferai, et par tous les moyens ! » s’écria Mme Halliday, qui n’était que trop disposée à subir l’influence d’une nature plus décidée et plus forte que la sienne,

L’idée d’être soutenue par une autre lui donna tout de suite le désir d’agir.

Nancy se dirigea vers la chambre de son maître. Le sommeil de Sheldon était sans doute très-léger, si toutefois il dormait, car il se trouva tout éveillé au premier coup frappé par sa femme de ménage : en moins de deux minutes il sortit de sa chambre à moitié habillé. Nancy lui dit que Mme Halliday était de plus en plus inquiète et qu’elle voulait consulter un nouveau docteur.

« Elle vous a envoyée me dire cela ? demanda Philippe. Et quand désire-t-elle qu’on fasse appeler ce nouveau docteur ?

— Ce matin même, si cela est possible. »

Sept heures venaient de sonner et le temps commençait à s’éclaircir.

« Très-bien, dit Sheldon, ce sera fait. Le ciel me préserve jamais de rien faire qui pût contrarier la chance la plus furtive, la plus lointaine de la guérison de mon vieil ami. Si un étranger peut mieux que moi lui rendre la santé, que cet étranger soit appelé. »

Sheldon ne fut pas long à se préparer pour satisfaire