Aller au contenu

Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LES CORRECTEURS A L’ÉTRANGER
85

vaillèrent à l’imprimerie d’Anvers François de Ravelinghien, dit aussi van Ravelinghen ou encore Raphelengien. Né à Lannoy, près de Lille, le 27 février 1539, Raphelengien abandonna le commerce pour étudier les langues anciennes et l’hébreu. Il enseignait déjà depuis plusieurs années le grec à l’Université de Cambridge lorsqu’il vint un jour, par hasard, visiter la maison de Plantin ; se croyant quelques dispositions pour les fonctions de correcteur, l’érudit aurait à ce moment offert ses services au maître imprimeur. Les raisons qui incitèrent Raphelengien à cette détermination étaient, sans doute, d’ordre matériel et moral ; plus tard, aux raisons qui lui avaient fait préférer cette situation se joignirent des motifs d’un ordre tout intime. Accueilli avec la plus grande bienveillance, même avec une faveur toute particulière, par Plantin, Raphelengien épousait, en 1565, une des filles du maître et dirigeait quelque temps l’imprimerie d’Anvers, avant de posséder celle de Leyde qu’il acquit de son beau-père par héritage. Un moment professeur d’arabe et d’hébreu à Leipzig, il mourut à Leyde en 1597.

D. Bomberg (d’Anvers) fut imprimeur à Venise où il mourut en 1549. Il se spécialisa surtout dans la publication d’éditions hébraïques. Soucieux constamment de porter son art à la perfection, il se ruina par ses dépenses ; on rapporte que le Talmud de Babylone, la plus belle de ses publications, lui coûta 300.000 écus.

Platina (1421-1481), qui avait été, en représailles de certains de ses écrits, emprisonné sur les ordres du pape Paul II, reçut, à titre de dédommagement, de son successeur Sixte IV la charge de bibliothécaire à la Vaticane. À cette époque il était déjà, dit son biographe le P. Laire, correcteur depuis quelque temps à l’imprimerie de Georges Laver. Malgré ses fonctions de bibliothécaire, Platina accepta encore de remplir les fonctions de correcteur dans l’atelier d’Arnold Pannartz, chez lequel il aurait fait paraître, en 1475, une traduction latine de l’Histoire de Josèphe. L’un des hommes les plus instruits et les plus laborieux de son temps, Platina est l’auteur de nombreux ouvrages où il fait preuve d’un jugement éclairé et d’une saine critique.

Egnazio (1473-1553), condisciple du pape Léon X et professeur