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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/144

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LE CORRECTEUR TYPOGRAPHE

un entraîneur éclairé, il entravera sans cesse, tel un pesant fardeau, la marche de l’établissement. S’étant « abâtardi » lui-même, ce prote ne saurait « séjourner ».



§ 2. — RECRUTEMENT


I. — Généralités.


« Le correcteur a des origines diverses ; mais on peut affirmer, sans crainte d’être démenti, qu’il n’y a peut-être pas un seul correcteur dans les cent imprimeries de Paris qui ait fait de cet emploi le but prémédité de ses études ou de ses travaux antérieurs. C’est par accident qu’il devient correcteur.

« Souvent c’est un compositeur intelligent qu’une cause quelconque éloigne de sa casse et qui se consacre à la lecture des épreuves. Ce correcteur est d’ordinaire plus typographe que lettré : les études indispensables lui font défaut ; il n’a pas fait ses humanités, comme disaient nos pères. C’est à la correction des premières et à la revision des tierces qu’il excelle…

« Ou bien c’est un jeune homme sans fortune, élevé au collège ou au séminaire. Ses études achevées, il s’est trouvé en présence d’un problème terrible : vivre. Il a été d’abord maître d’étude ou régent dans un collège de l’Université ; quelquefois, s’il sort du séminaire, il s’est engagé imprudemment dans les ordres et a plus tard quitté la soutane. Ces deux déclassés se sont longtemps débattus avant de trouver un asile. La typographie leur a ouvert ses bras accueillants. Ils s’y sont jetés, et, pour la plupart, ils y restent, s’efforçant d’acquérir ce qui leur manque au point de vue du métier et apportant l’appoint de leurs études antérieures à leurs connaissances qui s’accroissent chaque jour.

« Il y a encore le correcteur que l’on peut appeler amateur. C’est