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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/192

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LE CORRECTEUR TYPOGRAPHE


II. — Durée de l’apprentissage technique.


L’apprentissage doit être — on l’a dit — aussi complet que possible dans le moindre temps. « Le moindre temps » : bornons-nous à cette expression, dans l’impossibilité où nous sommes de préciser ce dernier point ; la durée de l’apprentissage varie suivant les circonstances : intelligence du sujet, travaux plus ou moins complexes de la Maison, conventions particulières avec le patron, situation personnelle de l’apprenti, etc. Certains estiment que le stage à la casse ne doit pas être inférieur à deux années environ ; d’autres pensent que ce délai peut, suivant les capacités dont fait preuve l’apprenti, être réduit à une année, ou, au plus, à six mois ; enfin, une dernière opinion, sans doute préférable, juge qu’il vaut mieux prolonger le stage au delà de cette durée, le nouveau venu consacrant une partie de son temps à la correction, et l’autre partie à la composition pendant les moments de calme[1].

Durant cette période, l’imprimeur accorderait un salaire de circonstance qui permettrait au débutant de vivre et de travailler avec toute l’ardeur, toute l’attention désirables, en vue d’atteindre par la suite les prix rémunérateurs auxquels, en raison de ses connaissances et de son expérience, il pourrait prétendre.

Cet exemple servirait de leçon au typographe aspirant correcteur et lui donnerait une juste idée de la correction. Le fait de voir à la casse quelqu’un qui, depuis son enfance, n’a cessé de se consacrer à

    graphe (« Il est certain, etc.… ») concordent fort peu avec sa conclusion (« Pour avoir la mentalité… »). Nous pouvons faire observer, en outre, que notre contradicteur affirme « ne pas bien discerner les corrections que le tierceur pourrait s’abstenir de marquer », alors qu’il estime que certains tierceurs peuvent « faire acte de justice et d’humanité en supprimant telle ou telle correction, ou en la modifiant… ». Que le tierceur ait corrigé seulement deux tierces sous presse, et il s’abstiendra de « supprimer telle ou telle correction » (parce qu’il n’aura rien indiqué) ou de demander au corrigeur « ce qui l’arrangerait le mieux » (parce qu’il aura pu par expérience l’apprécier lui-même).

  1. Voir sur cette manière d’agir une opinion presque analogue de Momoro (p. 113 de ce volume).