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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/259

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honte : « Tu prendras doncques les fruicts de mon Imprimerie et ce mien labeur en bonne part ; auquel si tu trouves quelques faultes (comme le faillir est naturel à tous) ton plaisir sera les supporter et restituer humainement, et de ce qui te semblera le mieulx faict rendre grâces à Dieu et à ceulx qui ont estudié avec moy à te rendre ce livre aultant ou mieulx imprimé que livre de France. »


G. — Le correcteur et l’étude


D’immenses lectures d’ouvrages de tout genre sont indispensables au correcteur pour acquérir une teinture des sciences, des arts, des métiers, afin qu’il puisse rectifier des faits erronés, des dates inexactes, des citations fautives.

I. Pour remplir utilement et convenablement ses fonctions, le correcteur « doit acquérir, nous l’avons vu, une connaissance approfondie de la typographie », non pas seulement théorique, mais pratique aussi, en travaillant pendant quelque temps, dès le début de sa carrière, à toutes sortes de travaux professionnels. Cependant tout ne peut se borner là : cette étude à laquelle on attache tant d’importance ne constitue, il faut bien le répéter, qu’une fraction de la préparation au rôle de correcteur. Il est une autre partie dont certains correcteurs se préoccupent trop peu, partie qui n’est pas moins indispensable cependant et qui exige plus de travail : la possession et l’acquisition incessante des connaissances intellectuelles requises pour l’exercice d’une carrière semée d’écueils.

Le correcteur ne doit pas se leurrer sur les exigences de son emploi. D’où qu’il sorte, qu’il soit isolé ou non, il est dans l’obligation de développer sans trêve ses connaissances techniques, littéraires et scientifiques, sa situation de demain pouvant différer de celle d’aujourd’hui.

Le correcteur conscient de lui-même et de sa tâche ne s’enorgueillit ni de ses titres ni de ses capacités : avoir des prétentions, un certain vernis même, connaître les signes usuels de la correction ne suffisent pas pour mériter le titre de correcteur ; il ne l’ignore point. Aussi ne