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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/283

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la réformation de l’imprimerie », rendu le 10 septembre 1572, les sollicitations du Pouvoir royal, à la demande des compagnons, s’étendaient à certains détails de métier. D’après l’article 17, « les copies devaient être remises aux ouvriers « correctes et mises au net », afin de ne pas retarder le travail ». Plusieurs exemples nous ont prouvé que cette prescription était observée[1].



§ 2. — COMMENT PRÉPARER LE MANUSCRIT


La préparation du manuscrit doit concilier « les intérêts du compositeur avec les exigences légitimes de l’auteur », au double point de vue de la rapidité et de la bonne exécution du travail ; elle doit « donner satisfaction à ces intérêts communs », sans rien enlever à l’initiative du correcteur.

Pour être efficace, pour être considérée comme une amélioration réelle, incontestable, comme un progrès que tous les maîtres imprimeurs devraient réaliser dans leurs établissements, la préparation du manuscrit ne peut être traitée à la légère.

Cette opération ne saurait dès lors être abandonnée aux soins du metteur en pages : pressé par ses autres occupations, harcelé par les demandes souvent acrimonieuses de ses paquetiers, le metteur en pages se contente d’envisager, d’un coup d’œil sommaire, l’ensemble de la page manuscrite, se remettant aux soins du hasard de lui signaler les points sur lesquels il doit porter son attention. Une telle préparation est forcément incomplète, et dès lors plus nuisible qu’utile.

De toute nécessité, une personne spéciale — le plus souvent le

  1. Voir chapitre i, p. 13 (contrat passé entre Michel Servet et Hugues de la Porte et ses associés, pour la préparation de six volumes d’une Bible) et, même chapitre, p. 15 et suiv. (contrats du 19 mai 1548 et du 25 juin 1554).