Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sous-prote ou un correcteur émérite, connaissant également et les ressources de la Maison et les exigences de la clientèle — doit être chargée de la préparation du manuscrit.

Mais on ne saurait pousser à l’extrême les conséquences qui découlent de ce système. Le directeur, le prote devront, suivant les exigences du travail, régler avec soin l’ordre de préparation, et surtout ne pas exagérer le nombre des manuscrits à reviser en une même période de temps. Un, deux, trois labeurs à annoter paraissent un chiffre déjà convenable ; cinq, six volumes dont il faut parcourir hâtivement les pages plus ou moins bien noircies obligent incontestablement à une somme de travail hors de proportion avec l’attention qu’elle exige. Au milieu de l’enchevêtrement et de la confusion produits par les arrêts et les reprises successives de l’un et de l’autre manuscrit, il est à craindre que le correcteur — c’est le moindre malheur qui puisse survenir — ne perde la tête, et très innocemment, d’ailleurs, n’applique dans certaine partie du travail une règle typographique, alors que dans l’autre partie du même travail il suit une règle diamétralement opposée.

Quoi qu’il en soit, dès la commande ferme ou, le cas échéant, dès l’acceptation du spécimen fourni, le travail à préparer est, avec quelques indications générales, remis au reviseur. Au besoin, ce dernier prend connaissance des notes fournies par l’auteur ou des desiderata exprimés par l’éditeur ; il consulte le dossier et aussi, s’il le juge indispensable, la correspondance.

Muni de ces renseignements, le reviseur, pour mieux fixer ses idées, parcourt d’un coup d’œil sommaire l’ensemble de l’ouvrage ; puis il se reporte à la table des matières, la trame de l’œuvre, qui lui montre l’enchaînement des idées et la subordination des diverses divisions. Le correcteur est ainsi « paré » pour remplir au mieux la tâche qui lui incombe.

Dans la préparation du manuscrit, il faut, sauf conventions contraires :

1° Indiquer le caractère à employer pour les titres, les sous-titres, les sommaires, les paragraphes, etc. ;