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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/291

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Les esprits paraissaient d’ailleurs unanimes à reconnaître non seulement l’utilité, mais surtout la nécessité de cette œuvre ; et nombreux furent alors ceux qui la justifièrent. Bornons-nous à rappeler, entre beaucoup d’autres, ces quelques lignes émanées du « père Breton » : « Le Code typographique, voilà une belle et bonne œuvre à laquelle devrait s’atteler l’Amicale. Et pourquoi non ? N’avons-nous pas parmi nous tous les éléments voulus ? Protes et correcteurs érudits et à qui l’expérience fait rencontrer journellement des cas qu’en cherchant bien on ne trouverait pas ? Pour un, oui, ce serait ardu et considérable. Mais nos membres s’aidant et se partageant la besogne, sous la direction intelligente d’une Commission nommée ad hoc, qui reviserait les travaux des sections, nous pourrions produire une œuvre correcte, infiniment utile et appréciée des imprimeurs, des écrivains, des protes, des correcteurs et des typographes (lesquels, marchant à coup sûr, n’auraient plus à changer un tas de choses qu’ils avaient cru être ainsi qu’ils les composaient), une œuvre qui aplanirait ces mille petites difficultés, ces divergences, en les unifiant ; une œuvre enfin qui s’imposerait, qui ferait loi et sur laquelle on pourrait se reposer[1]. »

L’idée faisait son chemin, on le voit. Aussi le Congrès de l’Amicale, réuni à Nantes le 7 mai 1908, se ralliait-il au projet de résolution relatif à la création d’un code et à la nomination d’une Commission chargée d’élaborer, de réunir les matériaux nécessaires à cet important travail : « Il est procédé à la nomination d’une Commission provisoire chargée de préparer les matériaux nécessaires à l’édification d’un code typographique et de les remettre à une autre Commission composée de membres de l’Amicale, de l’Union des Maîtres Imprimeurs et de notabilités typographiques. Cinq collègues sont ainsi désignés, dont aucun n’est présent, mais qui seront avisés individuellement du vote qui vient d’être émis[2]. »

L’absence des commissaires honorés ainsi à leur insu d’un redoutable poste de confiance fut-elle la pierre qui, dès le début, encombra la voie tracée, — l’importance de la tâche devait-elle effrayer les futurs

  1. Circulaire des Protes, no 138, p. 96.
  2. Courrier du Livre, juillet 1908. — Voir, sur ce sujet, Circulaire des Protes, no 149, p.79.