Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/292

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rédacteurs — ou bien l’absence d’un plan, nettement défini, d’une méthode rationnelle de travail se trouva-t-elle susciter dans l’esprit des auteurs désignés une perplexité et une incertitude trop grandes, — enfin, plutôt, des raisons personnelles leur firent-elles abandonner une œuvre dont ils crurent avoir sujet de ne recevoir dans : l’avenir que critiques ? Nous l’ignorons ; mais la Commission dm Code typographique ne fonctionna guère que pour constater la carence de ses membres et ne se réunit, peut-on dire, que pour se dissoudre.

Certains, d’ailleurs, à réfléchir, avaient enfin reconnu au projet de code quelques inconvénients ; ils hésitaient non point devant sa nécessité, mais devant les difficultés d’application.

« La rédaction du Code typographique, écrivait l’un d’eux, est une question complexe dont la solution exigera de longs efforts, de longs débats, sans, peut-être profit bien réel. La difficulté n’est point de rédiger un manuel ou un code — peu importe le mot ! — de condenser un nombre plus ou moins grand de règles typographiques, de rénover certains usages tombés en désuétude, de donner force de loi (!) aux principes d’un art nouveau qui bientôt n’aura plus rien de commun avec nos vieux errements, mais bien… d’obtenir des auteurs, des imprimeurs, des compositeurs et des correcteurs le respect de ces règles. Un contre quatre ! »

« Faire appliquer le Code » : toute la question tenait en ces quatre mots. Si dès avant l’entreprise on estimait qu’il serait impossible d’obliger à l’observance des règles édictées, mieux valait sans doute ne pas s’essayer à une œuvre dont le seul résultat, serait d’ajouter un nouveau manuel à tant d’autres traités.

Toutefois, si ce raisonnement pouvait avoir quelque valeur aux yeux de certains, au sentiment de nombre d’autres il était négligeable ; de l’avis de ces derniers, l’essentiel était d’élaborer, de rédiger, d’édicter d’abord le Code ; … on verrait ensuite. Alors, sous l’influence des idées de ceux-ci, le projet prenait bientôt une ampleur démesurée. À côté du Code typographique on songeait — après-Breton — à réunir les éléments d’une grammaire typographique « venant mettre un peu d’ordre dans les discussions professionnelles, supprimant les hésitations à corriger de telle ou telle façon plutôt que d’une autre, mettant un terme à toute espèce d’équivoque ». Ce vade-mecum