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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/431

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D’autres particularités, spéciales à chaque genre de travail et qu’il n’est pas possible d’énumérer ici, peuvent encore réclamer un examen spécial préalable. Le correcteur doit, d’ailleurs, être intimement convaincu que c’est pour lui une nécessité indiscutable d’éliminer d’abord toutes les opérations accessoires, afin d’assurer une correction du texte exempte de toute distraction ; ce n’est en effet qu’après avoir exécuté avec un soin scrupuleux toute cette vérification préliminaire qu’il pourra songer à commencer la lecture qui lui a été confiée du labeur ou du périodique.

Enfin, se rappelant ce qui a été dit « que l’œil lit plus sûrement quand il n’a pas à changer souvent de caractère », le correcteur estimera parfois « préférable de lire toutes les notes d’une même feuille ensemble, après la lecture totale du texte et la vérification de concordance établie » ; les notes ont avec le texte un rapport moins étroit que les intercalations, et il est plus facile, au cours de la lecture, de les séparer de celui-ci.

III. La lecture de chaque feuille terminée, le correcteur écrit en tête de la première page de la feuille, ou sur la dernière : Lu en bon à tirer, ou : Lu ; il date, puis il signe.

Nombre de Maisons attachent une certaine importance à ces détails : chaque épreuve — premières, secondes, revisions ou bons à tirer — doit recevoir de la part du correcteur, outre la date et la signature, les indications convenables : à cet effet, une place particulière est assignée aux mentions qui indiquent la nature de l’épreuve elle-même, tantôt en haut, tantôt en bas, soit à droite, soit à gauche, de la page initiale ; par le seul emplacement de la mention, le prote ou le correcteur-chef sont suffisamment renseignés sur l’état du travail et sur le service nouveau auquel il doit être confié.

Toutes ces indications, toutes ces mentions emportent d’ailleurs avec elles une importance particulière : elles engagent, et c’est là leur unique but, la responsabilité du signataire. Mais de cette responsabilité découle une obligation : celle de la conservation la plus soigneuse possible des épreuves.

Il semble, d’ailleurs, que cette obligation ait toujours existé : il serait hors de propos de nous étendre ici sur le soin apporté à cette conservation par l’imprimerie Plantin d’Anvers et dont le Musée