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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/443

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13° Titres et lignes de texte en vedette : il est indispensable que le tierceur relise entièrement tous les titres, quels qu’ils soient, et vérifie particulièrement le numérotage des chapitres et des divisions principales ; il est peu de tierceurs qui ne connaissent, pour les avoir éprouvés, les désagréments et les regrets tardifs causés par des coups intempestifs de taquoir ;

14° Jeter un coup d’œil d’ensemble sur le texte, afin d’éliminer les lettres empattées ou écrasées, de corriger celles retournées et d’indiquer les lettres tombées : cette revision sommaire du texte est indispensable surtout dans les ouvrages à texte serré ou compact, une espace, une lettre d’un caractère de corps supérieur à celui de l’ouvrage pouvant occasionner à l’imposition, lors de la mise sous presse ou des opérations qui la suivent, un soleil ou un trou ;

15° Lors de la vérification des corrections du bon à tirer, « la lecture partielle et très minutieuse des passages qui précèdent et qui suivent une correction s’impose, car souvent une faute a été commise là où il n’y en avait pas. S’il y a eu remaniement d’une ligne à une autre, il devient encore plus essentiel de relire les lignes retouchées. Lorsque la correction ne porte que sur un mot, le corrigeur peut s’être trompé d’endroit, si le même mot existe dans le voisinage : deux fautes pour une » ; d’où nécessité, lorsqu’une correction a été omise, de rechercher si elle n’a pas été malencontreusement exécutée dans une autre ligne.

Les précautions dont le correcteur aura à s’entourer sont nombreuses, on le voit, mais elles ne sont point superflues : à chaque instant, « il doit s’attendre à rencontrer un piège tendu involontairement à sa vigilance, et il lui faut régler, en conséquence, son attention sur cette éventualité ».

Pour cette tâche, le tierceur ne doit, d’ailleurs, compter que sur lui-même ; « le conducteur de machine ne connaît nullement la composition ou est censé ne pas la connaître : il ne s’apercevra que très rarement d’une faute même grossière laissée par inadvertance ; s’il survient un accident, il ne peut que signaler le fait au prote ; — une prudence élémentaire conseille d’entourer d’un trait sur l’épreuve, afin de les signaler à l’attention, les passages où des lettres sont tombées, où des mots ont été mal rétablis, où des lignes ont été bouleversées, etc. ;