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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/471

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de la Capitale avec lesquels luttent déjà les imprimeurs de province, et il ajoute : « La force de l’imprimerie parisienne n’est pas là, on ne saurait trop le redire : c’est à la correction rigoureuse des textes, c’est aux soins apportés à leur revision, souvent sur les meilleurs manuscrits ou sur les éditions originales, qu’elle doit s’attacher. La belle exécution, quand elle le voudra, ne lui manquera jamais. Par sa position sans égale, au centre de l’activité intellectuelle, au milieu des secours en tous genres que lui offrent ses riches bibliothèques publiques et particulières, par son contact permanent avec tant de personnes éminentes que distingue la diversité de leur savoir, par la collaboration des artistes et des inventeurs, par l’aide même que vous lui offrez, en assurant la bonne et intelligente correction des épreuves, l’imprimerie parisienne sera toujours dans une position exceptionnelle à l’égard de ses émules. »

À l’instar de M. Ambroise Firmin-Didot, un autre imprimeur parisien, M. J. Claye, au cours de l’une des réunions annuelles du personnel de sa Maison, rendait ainsi hommage aux correcteurs : … « Après avoir rendu justice à chacun, qu’il me soit permis de profiter de cette petite fête intime pour qu’une large part de mes remerciements aille trouver en particulier ceux de vous, Messieurs, dont le public des Expositions, et même le Jury, ne sauraient voir ni apprécier les efforts, les travaux, les mérites ; ceux à qui l’imprimeur demande tant de choses, instruction, intelligence, mémoire, goût, jugement, patience, amour de l’art ; ceux qui, par leurs talents et leurs veilles, contribuent si essentiellement à la réputation et à la prospérité des imprimeries encore dignes de ce nom ; ceux qui, enfin, par leur précieux concours font de la Typographie une sœur de la Science.

« Pour tout le monde, j’ai nommé les correcteurs.

« Honorons, Messieurs, ces savants modestes, et regrettons que, dans nos grands concours publics, où l’on a eu la bonne pensée d’encourager, de récompenser le simple travailleur, on ait laissé dans l’ombre, dans le plus complet oubli, le correcteur d’imprimerie. — Car on ne saurait méconnaître que, si la parfaite exécution matérielle d’un livre fait le charme de nos yeux, la correction irréprochable en est le plus solide mérite, le plus sérieux ornement, enfin la qualité qui par-dessus toutes les autres le fait apprécier et rechercher de l’érudit et du savant. — Déplorons donc que nulle récompense ne