Aller au contenu

Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/549

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans le Bulletin du Bibliophile, M. Claudin cite un contrat passé à Toulouse en 1512[1]. Là encore l’engagement est de trois années ; le maître se charge de l’instruction manuelle et doit donner à son apprenti, pour lui permettre de subvenir à ses besoins, d’abord trois, puis cinq ou six moutons. Des dommages-intérêts sont prévus au contrat.

En insérant dans leurs édits l’obligation du contrat pour notre corporation, les rois ne firent donc que confirmer un usage déjà général et rendre légale une coutume facultative. — Cette obligation se conserva à travers le temps ; les ordonnances royales, d’ailleurs, s’y réfèrent constamment, et c’est à ces prescriptions qu’il nous est donné de connaître le plus grand nombre des engagements tant des imprimeries françaises que des officines étrangères qui se conformèrent à l’usage du contrat écrit et notarié.

Les correcteurs, les protes également étaient astreints à l’obligation du contrat, nous l’avons déjà dit, et aussi à celle du préavis dont nous parlerons plus loin.

Rappelons ici quelques contrats :

« Le 23 mai 1557, Philippe Romain, prélecteur en l’imprimerie, loue pour six mois, à dater de la Saint-Jean prochaine, ses services à Geoffroy Beringuier[2] », maître imprimeur à Lyon.

Un autre correcteur de ce même Geoffroy Beringen[3] fut Théodore Zwinger, de Bâle, dont voici le contrat[4] : Anno 1548. Theodorus Zwingerus Basiliensis, cum Henrico Glaronensi, itineris comite, clam e patria discessit, libris quidem multis onustus, sed viatico pene omni destitutus, ut illud a litteratis dum iter faceret, eos nunc oratione, nunc carmine salutando, honesto titulo efflagitare cogeretur : donec Lugdunum usque arte typographica tunc insigne Galliæ emporium pervenisset, ubi operam suam Godefrido Beringo, calcographo, per triennium locavit

  1. Étude sur les libraires, les relieurs et les imprimeurs de Toulouse au xvie siècle.
  2. Baudrier, Bibliographie lyonnaise, 3e série, p. 172. — Voir également p. 493.
  3. Nous rappelons qu’aux temps anciens les différences ou les erreurs orthographiques étaient fréquentes et considérées comme de peu d’importance dans les noms patronymiques.
  4. Baudrier, Bibliographie lyonnaise, 3e série, p. 34.