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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/571

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Le 18 janvier 1908, au cours de sa réunion trimestrielle, la Section bordelaise de la Société amicale des Protes et Correcteurs d’Imprimerie de France décidait de porter à l’ordre du jour du Congrès que la Société devait tenir à Nantes, cette même année, le vœu présenté par un certain nombre de correcteurs, soucieux de voir relever auprès des patrons leur situation morale et pécuniaire.

« Pour cela, ils désiraient que le Congrès demandât au Comité central de la Société de faire une démarche amicale (!) auprès du Bureau de l’Union syndicale des Maîtres Imprimeurs.

« Les correcteurs sont, en effet, avec les protes, les plus précieux collaborateurs des patrons. En raison même de la science et de la préparation requises à leur emploi, les correcteurs méritent d’être considérés plus que tout autre ouvrier. Le correcteur a une grande responsabilité dans le travail, car de son savoir et du soin qu’il apporte dans la correction dépend souvent le succès d’un ouvrage. Aussi ce serait faire acte de justice que d’en tenir compte. »

Portée à l’ordre du jour du Congrès de Nantes, comme le demandait la Section bordelaise de la Société amicale des Protes et Correcteurs, la question ne dut point susciter une longue discussion. Le compte rendu du Congrès se borne en effet à constater que « l’Assemblée émet le vœu qu’une tentative soit faite auprès des patrons dans cette intention et charge le Comité central de son exécution ».

L’année suivante, au cours de l’Assemblée générale tenue à Nancy, le Président de la Société amicale des Protes et Correcteurs rend compte du mandat confié au Comité central : deux lettres ont été adressées au Président de l’Union des Maîtres Imprimeurs ; d’autre part, le Bureau de l’Union patronale a pu, à l’aide d’une sorte d’enquête, « se rendre compte de la situation précaire où se trouvent nombre de correcteurs dans bon nombre de villes ».

Cependant, malgré les démarches, malgré l’enquête, le Président de l’Union des Maîtres Imprimeurs n’avait pas cru devoir répondre aux lettres qui lui avaient été adressées par le Président de la Société amicale des Protes et Correcteurs. Désireux d’aboutir enfin à une solution, ce dernier, après la réunion de Nancy, adresse à M. Delmas, président honoraire de l’Union des Maîtres Imprimeurs, une lettre où il lui demande d’intervenir en faveur des correcteurs.