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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/572

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Le 30 octobre 1909, M. Delmas répondait au Président de la Société amicale : « J’aurais voulu dire combien les imprimeurs de France apprécient le dévouement de nos auxiliaires les plus précieux. Personnellement j’aurais été heureux de remercier les protes et correcteurs de l’Amicale de la collaboration si désintéressée qu’ils ont prêtée, sans compter, pour le volume l’Imprimeur chef d’industrie et commerçant.

« Les imprimeurs sauront montrer leur reconnaissance par une amélioration de la situation des protes et correcteurs, car c’est grâce à eux que la typographie restera une des industries les plus prospères de France et que les vieilles traditions seront sauvegardées… »

Mais il ne semble pas que le moindre résultat suive ces promesses ; et, en février 1910, la Circulaire des Protes insère les lignes suivantes : « La réunion du Comité central de la Société amicale s’est ensuite occupée du vœu émis par la Section de Bordeaux : cette Section prie le Comité central de vouloir bien, usant de sa grande autorité, exercer de nouveau toute son action sur « l’Union des Maîtres Imprimeurs », afin d’obtenir une solution favorable de la question de l’amélioration du sort des correcteurs. »

Cependant, au mois de mai 1910, la question n’a pas avancé d’un pas : le Compte rendu du Congrès tenu à Saint-Étienne par la Société des Protes et Correcteurs enregistre les démarches faites par le Président de la Société, prend acte du silence opposé par le Congrès de l’Union des Maîtres Imprimeurs sur le vœu présenté et, après une longue discussion, décide de nommer une Commission chargée de « présenter à l’Union des Maîtres Imprimeurs un Rapport sur la question des correcteurs ». — Dans son numéro de juillet 1910, la Circulaire des Protes donnait le texte du Rapport rédigé par la Commission[1].

  1. Voici la partie de ce Rapport relative à la Situation pécuniaire : « D’un travail de statistique fait par la Section de Bordeaux de la Société amicale des Protes et Correcteurs d’Imprimerie, il ressort que les correcteurs sont rétribués, dans certains établissements, aux prix des compositeurs les moins payés, quelquefois, dit-on, au-dessous de ce chiffre. Il y aurait là une situation aussi injuste qu’illogique. Car comment prétendrait-on, dans de pareilles conditions, avoir un bon correcteur ? Paierait-on un prote moins qu’un ouvrier ? Non ! et cependant la comparaison est à quelque chose près la même. Vous exigez de votre prote des capacités spéciales ; pour cette raison vous le payez davantage, et c’est justice ! Pour votre correcteur, vous exigez également des capacités spéciales, et vous ne voudriez pas le rétribuer davantage ! Là serait l’injustice !
    xxxx « Aussi qu’arrive-t-il souvent de cette économie mal entendue ? Dans certaines