Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/583

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obscurité dans laquelle vivent ces travailleurs du sous-sol ; chez les couturières, l’effort de la vue est d’autant plus grand que l’étoffe est plus sombre. Demi-obscurité, papier de teinte éclatante ou trop assombrie sont les deux écueils auxquels risque de se blesser cet organe qui, pour le correcteur, est le bien le plus précieux et qu’il doit ménager comme sa vie même.

Le maître imprimeur aura à se préoccuper de ce point particulier de manière toute spéciale : le travailleur se trouvera placé dans les meilleures conditions avec la lumière naturelle du jour venant de gauche, ne donnant ainsi aucune ombre et ne fatiguant pas la vision par les rayons directs sur les yeux[1].

L’éclairage artificiel auquel on ne devrait avoir recours, dans les ateliers convenablement installés, que durant le travail de nuit est, par son mauvais fonctionnement, la cause la plus fréquente de la fatigue anormale de la vue. Les « véritables commandements de l’éclairage », auxquels devrait s’astreindre scrupuleusement tout correcteur, peuvent être résumés de la façon suivante :

1o Ne travaillez pas dans une lumière tremblante ;

2o N’exposez pas vos yeux à une lumière nue dans le rayon visuel direct ;

3o Ne jugez pas l’éclairage par l’état des lampes ;

4o Évitez les contrastes excessifs ;

5o Employez le modèle le plus convenable de globe, abat-jour ou réflecteur ;

6o Exigez que l’éclairage soit satisfaisant ;

7o Maintenez les lampes, globes et réflecteurs propres ;

8o Assurez-vous que les lampes sont dans une bonne position[2].

Trop souvent les maîtres imprimeurs français ont oublié que le

  1. « Le local doit être bien éclairé, d’un jour franc, et non de ces faux jours qui abîment les vues les plus sûres. Il est parfois, dans certains ateliers, des coins où l’on ne voit pas en plein midi : c’est un inconvénient très grave, qui gêne la célérité du travail et oblige à demander à l’électricité ou au gaz un concours dispendieux.
    xxxx « L’éclairage doit être suffisant pour que le travail soit possible de jour sans lumière artificielle dans la plupart des journées d’hiver. Le meilleur jour, on le sait, vient de gauche. Cette condition est souvent impossible à réaliser, mais alors on doit combiner la disposition du bureau pour obtenir, même dans des circonstances exceptionnelles, le maximum de lumière… » (L’Imprimeur chef d’industrie et commerçant, p. 89.)
  2. D’après l’Américain Gaster.