Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/182

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PRÉFACE.

dans l’explication métaphysique de ce terme ; car nous verrons au livre quatrième, que, suivant le Dieu Çiva, Bhagavat est nommé Vâsudêva, parce quil habite et est visible au sein de la pure essence de Tâme individueUe, dite Vasudêva^^K II y a dans la plupart de ces interprétations une subtilité qui vient de lesprit de secte et que déguisent mal les tours de force étymologiques inventés par les scoliastes pour la justifier. D faut cependant les connaître, puisque nous ne pouvons encore nous passer des commentateurs ; et tant que la littérature sanscrite ne nous sera pas aussi accessible que le sont les textes grecs et latins, ces interprétations devront être relevées soigneusement pour être rapprochées plus tard des systèmes et des idées qui paraissent en être la source. Mais au point où nous en sommes aujourd’hui, outre qu’elles jettent un traducteur dans une perplexité extrême, elles sont aussi souvent pour lui un écueil qu’un secours.

Il m’a semblé que le but tout spécial du Bhâgavata, qui est l’histoire de Krïchna, m’autorisait à traduire l’épithète de Vâsudêva par « le fils de Vâsudêva. » Mais tout en adoptant cette traduction, je déclare que je suis bien éloigné de méconnaître le fait qu’a parfaitement vu, selon moi, M. de Schlegel, et qu’il a nettement exprimé dans une savante note de sa belle traduction

hdbhârata, Çànti, st. iSiôg/t. m, p. 829. Comparez l’exposé que fait Colebrooke des opinions des Pàntcharâtrakas (Mise. Essays, t. I, p. Al 5 sqq.) avec les chapitres cccxli, GccxLii et Gcczuu du Çàntiparvan [Mahâbhâraia, tom. UI, pag. 819, et notamment p. 822, st. 12976].

ï Bhâgavata, L IV, ch. m, st. 23. Çrfdhara Svâmin, à son tour, propose plusieurs explications de Vasndéva, pris comme épithète de Wr^, ou de Tessence pure de

l’esprit individuel ; les voici : diM^lr)’t^ « il « fait habiter le Dieu [dans son sein] ; • ard^ irferî^ « il habite en lui ; » srj ^ : ^dtiCî « rÊtre lumineux, c’est-à-dire qui resplendit, est sa substance ; » sigfît ; ju8<iïo<i(H uehiUlr) « il brille, c’est-à-dire est visible « par la vertu. » Le ms. bengali donne ôtt^Rri^"^ « il tàii habiter le corps, • leçon qui offre un sens peu satisfaisant, et qui n’est qu’une faute pour "îjS.