Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/297

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adore Bhagavat, qui trouve de lui-même la perfection dans sa propre intelligence ; cet Être aimable, véritablement existant infini, cet Être en qui cesse la cause de la transmigration.

7. Qui donc, à l’exception des hommes qui ressemblent aux animaux, mépriserait cette contemplation de l’Être suprême pour se livrer à des méditations sans objet, à la vue de l’homme tombé dans ce monde, semblable au fleuve de l’enfer, et esclave des douleurs que produisent ses actions ?

8. Quelques sages se représentent, par la méditation, comme occupant l’espace du plus petit empan dans la cavité du cœur situé à l’intérieur de leur corps, Purucha ayant quatre bras, et tenant le lotus, le Tchakra, la conque et la massue.

9. Sa figure est bienveillante ; ses grands yeux ressemblent au lotus ; ses vêtements sont jaunes comme les filaments de la fleur du Kadamba ; ses bracelets d’or sont ornés de riches joyaux ; son diadème et ses pendants d’oreilles brillent de pierres étincelantes.

10. Dans l’asile du cœur des maîtres du Yoga, comme au milieu du péricarpe d’un lotus épanoui, sont placé ses pieds, semblables à des bourgeons ; l’attribut par lequel il se manifeste est Çrî ; à son cou est suspendu le joyau Kâustubha ; il porte une guirlande de fleurs des bois dont la fraîcheur ne se fane jamais.

11. Il est orné d’une ceinture et de bagues précieuses, de bracelets et d’anneaux ; un gracieux sourire se peint sur son visage embelli par les boucles de ses cheveux noirs, purs et lisses.

12. Une bienveillance infinie se marque dans le mouvement de ses sourcils qui brillent au-dessus d’un regard animé par le noble sourire des jeux auxquels il se livre ; c’est lui, c’est le Seigneur suprême que le sage verra sous la forme de sa pensée, tant qu’il fixera [sur lui] son cœur par la méditation.

13. Que le sage médite avec son intelligence sur chacune des parties du Dieu qui porte la massue, les unes après les autres, depuis ses pieds jusqu’à son sourire. À mesure que, maître d’une de ces parties, il s’élève à une partie plus noble, son intelligence se purifie en proportion.