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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/298

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14. Tant qu’il ne sent pas naître en lui une dévotion intense pour cet Être supérieur à la fois et inférieur, maître de l’univers, et doué de vue, il faut qu’après avoir accompli les œuvres [obligatoires], il s’efforce de se représenter la forme solide de Purucha.

15. Que l’ascète qui veut abandonner ce monde, assis sur un siège solide et commode, ne s’occupe ni du temps ni du lieu, et que, maître de sa respiration, il contienne son souffle en son cœur.

16. Absorbant son cœur dans son intelligence purifiée, celle-ci dans le principe qui voit en nous, celui-ci dans sa propre âme, identifiant son âme avec l’âme universelle, que le sage, plein de fermeté, en possession du repos absolu, s’abstienne de toute action.

17. Là où ne domine pas le Temps, maître des Dieux au regard immobile ; là où, conséquemment, les Dieux n’ont pas d’empire sur des mondes [qui n’existent pas] ; là où ne se trouvent ni les trois qualités, la Bonté, la Passion, les Ténèbres, ni le principe des créations variées, ni Mahat, ni la Nature,

18. C’est là qu’ils placent la suprême essence de Vichṇu, ces sages qui désirent abandonner ce qui n’a pas d’existence réelle, en disant : « Cela n’est pas ! cela n’est pas ! » et qui laissant de côté ce qu’on prend à tort pour l’Esprit, unissent à chaque instant leur cœur, qu’ils éloignent de toute autre affection, à la forme de celui qui mérite tous nos hommages.

19. Que le solitaire, parvenu à ce degré de contemplation, après avoir anéanti tout à fait les perceptions par la force de la vue de la science parfaite, se réfugie dans un repos absolu ; que fermant avec ses talons les voies inférieures, il rappelle en haut, sans se lasser, le souffle de vie des six demeures où il réside.

20. Attirant le souffle vital du nombril dans son cœur, qu’il le fasse monter de là, par la voie de l’air nommé Udâna, dans sa poitrine ; qu’ensuite, maître de son attention et réunissant le souffle de vie à son intelligence, il l’amène peu à peu jusqu’à la racine de son palais.

21. De là, qu’il le conduise dans l’intervalle de ses sourcils, fermant les sept voies qui lui sont ouvertes, et qu’étant resté en cet état une demi-heure, à l’abri de toute distraction, possédant toute