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PRÉFACE.

conde ; elle sert à expliquer la première, et, outre qu’elle renferme plus de détails, elle offre un caractère plus positif et moins métaphysique que l’autre.

Écoute, ô Brahmane (dit Sûta à Çâunaka), en y appliquant ton intelligence, la définition d’un Purâṇa, telle que l’ont donnée les Brahmarchis, d’accord avec les diverses écoles des Vêdas. La création de cet univers et la création distincte, l’existence, la conservation, les intervalles [de chaque Manu], la généalogie, l’histoire des familles postérieures, la destruction, la cause, la délivrance : voilà ce que les savants reconnaissent pour un Purâṇa, ouvrage qui a dix caractères particuliers. D’autres, distinguant les Purâṇas, en grands et en petits, disent qu’un [petit] Purâṇa, a cinq caractères. On entend par Sarga, création, l’origine du principe dit de l’Intelligence, qui vient du mouvement des qualités qui appartiennent à la Nature, celle du principe de la Personnalité qui est triple et qui sort de l’Intelligence, celle des molécules subtiles, celle des sens et des éléments grossiers. On entend par Visarga, création distincte, l’association de tous ces principes fécondés par Purucha, association qui leur rappelle leur ancienne activité ; il en résulte tout ce qui se meut comme ce qui ne se meut pas, de même qu’un germe sort d’un autre germe. Par Vrĭtti, existence, on entend que les êtres servent à l’existence les uns des autres, ceux qui ne se meuvent pas, à celle de ceux qui se meuvent ; mais les moyens qu’a l’homme de soutenir son existence sont, par une suite de sa nature propre, volontaires ou nécessaires. La Rakchâ ou conservation de l’univers, c’est l’action d’Atchyuta (Vichṇu) qui descend, à chaque Yuga, dans des formes d’animaux, d’hommes, de Rĭchis, de Dêvas, pour anéantir les ennemis du triple Vêda. Par Manvantara, intervalle de chaque Manu, on entend une époque où se trouvent les six espèces d’êtres suivantes : un Manu, des Dêvas, des fils de Manu, des chefs de Suras, des Rĭchis, des incarnations partielles de Hari (Vichṇu). Par Vam̃ça, généalogie, on entend la succession des rois, nés de Brahmâ, pendant les trois parties de la durée ; et par Vam̃çânutcharita, histoire des familles postérieures, on entend la conduite de ceux qui ont perpétué les familles de ces rois. Les chantres inspirés nomment Sam̃sthâ, destruction, la dissolution de cet univers qui est de quatre sortes,