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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/70

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PRÉFACE.

vrage qu’on a composé soi-même, ou par affection, et c’est de cette manière qu’un homme comme Vidyâranya a inscrit sur le commentaire des Vêdas le nom de Mâdhava[1] ; ou dans le désir d’acquérir des richesses, comme quand Vôpadêva inscrivait [sur un de ses ouvrages] le nom de Hêmâdri. [Soit ;] mais, dans le cas présent, quel motif aurait eu l’auteur de l’ouvrage dont il est question pour y inscrire le nom de Vyâsa ? Ce ne peut être ni le désir des richesses, ni l’excès de l’affection.

De plus, un homme qui n’en a pas personnellement la capacité, peut donner de l’argent à un autre pour lui faire composer un livre. [qu’il prendra lui-même sous son nom] ; mais ce cas est inapplicable à Vyâsa.

  1. Les noms de Vidyâranya et de Mâdhava sont célèbres dans l’histoire littéraire de l’Inde moderne, et les savants qu’ils désignent ont composé un grand nombre d’ouvrages sûr les principaux monuments de l’ancienne littérature brahmanique : Mâdhava, ou plus exactement Mâdhava Svàmin (Wilson, Mack. Coll. t. II, p. 30), ou Mâdhava Âtchârya [Asiat, Res, t. XX, p. 4). est un écrivain habile qui vivait au commencement du xive siècle de notre ère. (Wilson, Sketch of the rel, Sects, dans Asiat. Research, t. XVI, p. ii ; Mack. Coll. préf. p. cxl sqq.) La date de cet auteur est fixée d’une manière précise, par la mention qu’il fait de Samgama, père de Virabukka et de Hariharà, qui fondèrent, vers le premier tiers du xrv" siècle, la ville de Vidjayanagara, la Bisnagar des anciens voyageurs européens. (Voyez Sanscrit Diction, préf. p. viii, xvii et xxvii, Ire éd. ; Mack. Coll. préf. p. cxl sqq. et t. I, p. 290 ; Asiat. Res. t. XX, p. 3 sqq. ; Colebrooke, Miscell. Essays, t. I, p. 301, et t. II, p. 267.) On a de Mâdhava, entre autres ouvrages, un traité curieux intitulé Çamkaravidjaya, sur lequel M. Wilson a donné quelques détails à l’occasion de Çamkara Âtchârya. (Sanscr. Dict. préf. pag. xvii sqq. ; Asiat. Res. t. XVII, p. 177.) Les ouvrages qui portent son nom ne sont pas tous également de lui, et l’on cite en particulier le Mâdhaviya, commentaire sur le Parâçarasmrĭti, qui fait autorité parmi les jurisconsultes de l’Inde méridionale, et qui a été composé par son frère Vidyâranya. (Ellis. On the Law books of the Hindus, dans Transact. of the lit. Soc. of Madras, t. I, p. 21 et 23.) Wilson cite cette compilation comme étant de Mâdhava. (Mack. Coll. t. I, p. 22.) Vidyâranya était, suivant Ellis, le précepteur spirituel de Vîrabukka et de Harihara, et c’est à lui qu’est due l’organisation du gouvernement des Râyers de Vidjayanagara. (Ellis, Ibid. p. 23.) Colebrooke considère, peut-être à tort, Vidyâranya comme le précepteur de Mâdhava. (Miscell. Essays, t. I, p. 53.) Suivant M. Wilson, au contraire, Vidyâranya est le nom qu’adopta Mâdhava, lorsqu’il fut admis dans la secte de Çiva, dite des Daçanâtnis (Sketch of the rel. Sects, dans Asiat. Res. t. XVII, p. 181, note, et t. XX, p. 3 et 4 ; Mack. Coll. préf. pag. cxl sqq. et p. 290 ; t. II, p. 30), et c’est en son honneur que la ville de Vidjayanagara a été, dit-on, nommée dans le principe Vidyânagara. (Wilks, Hist. Sketches of the south of India, t. I, p. 13 et 15 ; Taylor, Orient, hist. manuscr. t. II, p. 93 ; Wilson, As. Res. t. XX, p. 4) Mais