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Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/94

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lxxxiv
PRÉFACE.

Ce qu’on dit encore, que la gloire qui résulte de l’inscription [sur un livre] du nom de Vyâsa, revient à Vyâsa seul, et non à l’auteur [réel] du livre, n’est pas plus fondé ; car comme il est évident que, grâce à la miséricorde du bienheureux Vyâsa, l’auteur d’un livre [comme le Bfaâgavata] peut arriver à la gloire par un autre livre ou par tout autre moyen, il n’a rien à perdre à composer le Bhâgavata, lors même que la gloire de l’avoir composé viendrait à lui manquer. De plus, il y a un axiome qui dit : « Le désir ne saurait naître, quand on en possède l’objet ; » donc, quand Vôpadêva, qui n’avait d’autre désir que de satisfaire Bhagavat, composait le Bhâgavata, la gloire résultant de ce travail ne pouvait être ce qu’il désirait. Et de même que le livre composé sous le nom de Hêmâdri procura de la gloire à’Hêmâdri seul, et non à Vôpadêva son auteur [véritable], de même je consens que la gloire résultant du Bhâgavata, qui est mis sous le nom de Vyâsa, retourne à Vyâsa seul. Si la gloire résultant de cet ouvrage ne revient pas à l’auteur, quel tort cela lui fait-il, puisque d’autres livres composés et mis par lui sous son nom, lui ont acquis la gloire d’un [bon] auteur ?

Aussi, comme le Bhâgavata qui fait autorité pour les Vâichnavas, est [définitivement reconnu pour] l’ouvrage de Vôpadêva, on est réduit à dire que son autorité ne résulte pas de ce qu’il serait l’œuvre du sage inspiré [Vyâsa], mais seulement de ce qu’il établit des doctrines qui ne sont pas contraires aux Vêdas. — Mais c’est avoir mis trop d’attention à combattre une thèse aussi futile. On dit que les premiers savants, dans ce monde, regardent comme particulièrement agréable la réfutation des méchants et des vicieux, et qu’ils la font seulement de deux manières : si le méchant s’approche, ils le frappent au visage à coups de sandale ; s’il habite à quelque distance, ils dédaignent absolument de s’en occuper.

sions dont elle se composait alors, on en trouve une dont les membres adoraient le soleil couchant comme prototype de Vichnu. ( Wilson, Sketch ofihe rel. Secis, dans AsiaL Res. t. XVI, p. i5,) C’est probable. ment par suite de cette alliance du culte du soleil avec celui de Vichnu, que notre auteur dit que Ton pourrait prendre le Saura pour un livre consacré à Bhagavat, qui n’est autre que Vichnu lui-même.