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bien que vous conveniés qu’il renferme une contradiction auſſi palpable que de ſupoſer que 2 & 2 font 4 & 6 en meme tems, or je laiſſe à conclure ce qu’il prouveroit alors.

Et ne penſés pas que j’aye choiſi l’exemple des lames de reſſort ſoulevées, ou aplaties, plutoſt que celui des obſtacles de la peſanteur, ſurmontés par un Corps qui remonte, parceque ce Cas de la peſanteur ſurmontée vous eſt plus favorable que l’autre, come vous paroiſſés le croire à la pag. 38 de votre letre, je ne ſais pas à la verité ſur quelle raiſon, ſi ce n’eſt, peut-etre, ſur ce que vous avés dit à la pag. 76. de votre memoire in 12, que le Corps qui remonte, ne perd pas ſa force à parcourir les Eſpaces dans leſquels il remonte, mais qu’il la perd en les parcourant, ce qui eſt aſſurement une diſtinction bien fine.

Cependant vous aviés dit au no  27. de ce meme memoire pag. 45. & 46 de l’in. 12. que l’on peut toujours imaginer que les impulſions de la peſanteur étant reünies au comenſement ou à la fin de chaque eſpace infiniment petit, parcouru par le mobile qui remonte, font