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leur royaume, parce qu’ils étaient contens de leurs richesses. Ce fut l’exécution rigoureuse de cette mesure politique, qui livra aux Phéniciens une grande partie du commerce maritime de l’Égypte.

Ses prêtres, qui tenaient le premier rang dans l’État et occupaient les premières magistratures[1], persuadés que le bonheur du peuple était attaché à la conservation de ses usages éprouvés par l’expérience et établis pour la plupart, comme ceux des autres Orientaux, d’après l’état physique des lieux, contribuèrent éminemment à prévenir toute communication entre les nations étrangères et les Égyptiens. Cette maxime fondamentale de la politique égyptienne s’est conservée jusqu’à nos jours chez les Chinois, et les événemens désastreux qui, dans la suite, anéantirent pour toujours la liberté de l’Égypte, justifièrent pleinement cette opinion des prêtres, et confirmèrent leurs craintes.

La chute de cet Empire fut en effet préparée par le relâchement du peuple dans l’exécution de ses antiques lois ; elle fut certaine lorsque Psammouthis I.er[2] et Amasis eurent facilité les relations des Égyptiens avec les étrangers. Sous les rois qui régnèrent avant eux, l’ordre sacerdotal, nombreux et puissant, usait de toute son influence pour empêcher ces rapports avec l’extérieur. Il ne lui était pas difficile d’atteindre à ce

  1. Diodore de Sicile, liv. I.
  2. Le Psammitichus des Grecs.