Page:Delvau - Gérard de Nerval, 1865.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

136
GÉRARD DE NERVAL

Cinq francs, pour un poëte qui connaît les ressources de Paris, c’est l’existence de trois ou quatre jours, — à moins qu’il ne les laisse tomber dans le chapeau d’un mendiant ou dans la main d’un brocanteur.

Moins de quarante-huit heures après, à l’aube du vendredi 26 janvier, et sans qu’on sût quel emploi il avait pu faire de son temps, à partir du moment où son ami l’avait quitté, on le retrouvait au fond d’une ruelle infâme, pendu à une grille sinistre, la tête dans l’ombre et les pieds dans la boue…

Cette rue, c’était la rue de la Vieille-Lanterne, que l’Édilité avait condamnée depuis longtemps à disparaître, et où n’allait pas tarder à s’abattre la pioche des démolisseurs.

Peu de personnes aujourd’hui, j’en suis sûr, se rappellent, la place du Châtelet et ses alentours avant l’établissement du square Saint-Jacques-la-Boucherie et l’érection des deux théâtres-casernes qui en