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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/138

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le p’tit gars du colon

— Bien, j’amène là-bas mon plus vieux ; les trois autres pensionneront à Saint-Méthode… en attendant.

— Saint-Méthode ? reprit vivement le vieillard, tu sais, François, de bonnes terres sont en vente… Écoute, m’est avis, tu ferais mieux d’ouvrir un lot… c’est l’avenir de tes fils.

— La terre, la terre, fit brutalement Gaudreau : la malchance m’en a dégoûté… Ne m’en parle plus. Je ferai de l’argent plus sûr avec mon moulin… et plus tard, mes enfants s’établiront comme ils voudront.

Jérémie n’insista plus. Il offrit le service de son canot pour la traversée du lac. Gaudreau l’accepta très volontiers : le départ fut décidé pour le lendemain.

Tous deux revinrent à la cabane du vieux trappeur.

Midi. Festin. Coup de théâtre, à la François Gaudreau :

— Là, mes enfants, demain, nous nous embarquons pour Saint-Méthode.

Et l’annonce imprévue de ce nouveau départ remua le cœur des orphelins. Était-ce angoisse, regret, vague curiosité ?

Chacun s’en fut de son côté.

Théodule aperçut François :