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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/26

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III

LES PREMIÈRES LEÇONS


E T l’enfant grandit.

Il regarda sa mère et son père : il les aima ; ses petits frères, et s’en réjouit ; aperçut la forêt, découvrit le ciel : tant de vert ! tant de bleu ! transports naïfs de sa jeune âme. Il cligna des yeux à l’ardent midi, fâché de ne pouvoir le fixer, comme l’aiglon, deux paupières ouvertes. Mais il sourit aux étoiles des nuits limpides, et s’en éprit, les trouvant belles pour leur douceur et leur poésie.

Il fut ravi de la blanche vision des neiges et cueillit, deux petites mains pleines, ces légers cristaux coloriés que la froidure et le soleil suspendent aux brindilles sans feuilles.

Il écouta l’harmonie sombre des vents du nord qui gémissent dans les sapinières ; ou les rafales, par les nuits d’hiver, hurlantes, réveillant même les tout-petits qui dorment si bien.