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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/27

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les premières leçons

La musique des oiseaux le charma ; les cris du bois et des marais se fixèrent dans sa mémoire ; et plus tard, aux solitudes lointaines, seul en des forêts immenses, il reconnaîtra les appels de la faune pour guider son arme, ou parfois, simplement, pauvre isolé, pour récréer sa vue des envolées sveltes d’un écureuil.

L’âme paysanne communie au mystère de la nature ; elle s’en imprègne dès l’aube de sa journée terrestre. Elle pourra n’en rien dire, peut-être n’en rien savoir… elle le comprend, cependant ; elle le goûte, silencieuse et reconnaissante.

∗∗∗

Comme surtout dans vos cœurs bons et souples, jeunes campagnards, la foi s’enracine !

Il apprit à prier, notre petit François, de l’exemple et de la bouche de ses parents. Il acquit cette morale pratique qui fait agir pour Dieu et pour l’honneur ; la prière et le devoir s’enchaînent, se soutiennent, conduisent le chrétien vers sa grande fin surnaturelle.

Il s’initia, peu à peu, à la vie d’ici-bas et à celle de l’au-delà. C’est l’importante leçon. Dieu voulut, pour qu’elle se gravât dans nos mémoires, la revêtir d’un charme infini.

Le signe de croix qu’on s’exerce à tracer large, tranquille et réfléchi, dès son lever. Et les trois mots d’amour balbutiés d’abord, cueillis sur les lè-