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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/51

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le dîner sous bois

Aimé, du foin pour la jument : il en reste à l’arrière de la voiture.

Il y va ; d’une brassée ramasse le tout et découvre une boîte… L’énigme… Soulèvera-t-il la toile sur le contenu ?…

— Viens-tu ?

La voix du père ; il se hâte ; il souffle au passage, à Théodule :

— Il y a une boîte.

Deux jeunes cervelles en travail…

François Gaudreau, la Grise soignée, revient à la voiture, charge la caisse sur son épaule, se dirige vers la passerelle, et du ton le plus merveilleusement indifférent :

— Allons dîner.

— Dîner ?… Dîner dans le bois ?… Papa, dans le bois ?… Maman, quel bonheur !

Allégresse délirante ! On gambade, on pirouette, on saute, on rit…

— Papa, donnez la boîte.

— Trop pesante, mes petits.

— Ah ! tant mieux, plus c’est lourd !

Les enfants entourent leur bonne mère.

— Venez, maman, n’ayez pas peur… les billots sont solides… celui du milieu…

Dieu leur pardonne le joli mensonge !

Aimé s’empresse, prend la main de sa mère, l’aide à passer sur l’autre rive de la coulée tortueu-