Aller au contenu

Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
le p’tit gars du colon

se où glisse sous la fougère et les aulnes un filet d’eau très claire.

∗∗∗

Et l’on s’est groupé ; on déballe les provisions : du pain bis de vrai froment ; du beurre naturel d’un jaune d’or exquis ; et là, ce rôti de porc superbe, découpé en tranches. Ah ! que ce sera meilleur que le gros lard salé de presque tous les jours…

— Mais dans ce coin de la boîte, maman, sous ce linge… quoi ?

— Regarde, petit François.

— Un bocal.

— Et dedans ?

— Confiture aux framboises… j’en veux ! j’en veux, moi !

Il reste au fond de la boîte un plat.

— Mon doux !… une tarte aux bleuets !

— Quel régal !

Oui, quel régal ! préparé par la bonne mère, à l’insu des chers petits, pour la surprise de ce jour de repos !

Un petit suisse, éveillé, nerveux, par l’odeur alléché, rôde aux alentours, trottine, approche, disparaît, revient, se risque tout à fait. François lui jette un morceau de viande… Le gentil glouton ! Saisie, l’aubaine ! Et psit ! vers le trou. Festin, délices : on en parlera, sous terre, au logis du petit suisse.