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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/71

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la mort d’une mère

fiante en la miséricorde, et d’implorer pour sa vie, le pardon.

Colloque intime où le prêtre surtout parla. Que furent ses paroles ? Confiance, abandon, sainte joie d’aller vers ce Dieu si compatissant, vers la Vierge, la Mère toute accueillante aux bonnes mères de famille… S’offrir en holocauste pour ceux qu’on aime et qu’on abandonne, c’est d’avance, pour eux tous obtenir force et bénédiction. Ses petits enfants ?… Jésus et Marie s’en occuperont, et mieux que ne sait faire la plus dévouée des mères… Les mots tombent lentement, suavement, des lèvres sacerdotales, en grâce divine, comme la fraîcheur du soir, vivifiante, sur le calice des fleurs que pourtant l’automne fera mourir…

— Acceptez-vous la mort ?

— Oui, mon Père.

— Comme Dieu voudra ?

— Mon Père, comme Dieu voudra.

— Mon enfant, regrettez-vous bien les fautes, les faiblesses de cette vie qui s’achève ?

De toute sa pauvre voix brisée, la femme répondit :

— Je demande pardon, à Dieu, à vous, mon Père…

Elle n’en put dire davantage.

Le prêtre se recueillit, joignit les mains, fit le signe auguste de l’absolution… te absolvo